Plusieurs hormones interviennent tout au long de la gestation (grossesse) chez la femme. Chacune d’elle assure une fonction spécifique et importante pour le développement harmonieux de l’embryon et du fœtus. Parmi ces hormones, figure en bonne place, l’hormone anti-müllérienne, en abrégé AMH. Méconnu du grand public alors qu’elle joue plusieurs rôles importants, cet article se donne la responsabilité de lever un coin de voile sur cette hormone. Allons ensemble à la découverte de l’AMH.
Sommaire
Qu’est-ce que l'hormone anti-müllérienne ?
L’hormone antimüllérienne (AMH) constitue une substance protéique sécrétée par les cellules de Sertoli des testicules de l’embryon génétiquement masculin. Ainsi, à partir de la 8e semaine de grossesse, la présence de cette hormone est décelée. L’analyse de son taux permet également d’opiner sur le bien-être de l’individu. Elle intervient dans la fabrication des organes génitaux et par conséquent dans la détermination du sexe chez le futur bébé. En continuant la lecture, vous découvrirez l’importance de l’action de cette hormone.
Rôle de l’hormone anti-müllérienne (AMH)
Chez les mammifères, les canaux de Müller se présentent chez l’embryon. Ils s’observent chez l’embryon au stade indifférencié du développement de leur appareil génital et constituent ainsi les ébauches des organes génitaux. En effet, en fonction du sexe de l’embryon, ces canaux peuvent disparaître ou se transformer. Ainsi, lorsqu’il s’agit d’un embryon femelle, ces canaux continuent leur évolution et se transforment pour donner les différents conduits génitaux de l’appareil génital femelle.
Mais, lorsqu’il s’agit d’un embryon mâle, l’AMH sécrétée par les testicules embryonnaires, favorise l’arrêt du développement de ces canaux et provoque leur disparition au profit d’un autre type de canaux : les canaux de Wolf. Cette hormone intervient donc lors de la différenciation sexuelle. Sa présence induit le sexe masculin et son absence le sexe féminin. Nous pouvons facilement voir que l’hormone anti-müllérienne est présente dans le corps masculin de la vie fœtale à la puberté. Quant à la femme, il s’avère important de noter qu’après la naissance, cette hormone apparaît chez la femme.
Analyse de l’hormone anti-müllérienne
En dehors de son rôle dans la différenciation du sexe chez l’embryon, l’hormone anti-müllérienne joue également d’autres rôles dans la vie d’un individu. En effet, elle intervient dans la détermination du bilan de fertilité d’un couple. Mais son action diffère selon que l’on soit chez l’homme ou chez la femme. En effet chez la femme,
- sa production se trouve assurée par des cellules spécialisées de la thèque folliculaire appelée granulosa. En faible quantité, elle joue d’importants rôles dans la folliculogenèse. D’où, cette hormone apparaît au quotidien comme un meilleur indicateur qui reflète la réserve ovarienne.
- Son taux, élevé chez la femme, apparaît comme un indicateur de maladie. À titre d’exemple, le syndrome des ovaires polykystiques dû à l’augmentation du nombre de petits follicules en croissance.
Chez l’homme le taux d’AMH :
- se révèle comme un indicateur de la spermatogenèse. En effet chez l’homme présentant une azoospermie (absence totale de spermatozoïde dans le sperme), le taux d’AMH est faible.
- est un indice de fertilité, car il se trouve en relation avec le volume des testicules et le nombre de spermatozoïdes.
- se révèle utile dans la recherche d’autres pathologies pédiatriques du sexe masculin.
Tous les facteurs comme la prise de poids ou l’obésité, le tabac, l’alcool, etc. interviennent dans la diminution du taux de cette hormone.
En conclusion, les hormones anti-müllérienne peuvent constituer une source d’infertilité chez la femme ou chez l’homme. Il urge donc que les deux membres du couple aillent consulter un médecin en cas d’infertilité. Le médecin à son tour fera leur bilan de santé. Ce qui lui permettra de mieux orienter les traitements.